Même s’il n'est pas contrôlé, Namur est un aérodrome PPR
(Prior Permission Required) c’est-à-dire qu’il faut demander l’autorisation
avant de s’y rendre. En début d’après-midi je téléphone donc pour annoncer que
j’ai l’intention de m’y poser avec mon instructeur.
« Vous êtes les bienvenus !». Le
responsable du bureau de piste m’informe que la piste en service est la 06
(orientée vers 60° nord magnétique). Il me prévient qu’il y aura du largage de
parachutistes et de l’activité planeurs et me demande donc de ne pas survoler
la piste en arrivant.
Il faut savoir que, dans les aérodromes non
contrôlés, la réglementation exige au pilote de survoler les installations avant
de se poser afin de déterminer la piste en usage, qui est fonction de la
direction et de la force du vent. Il
peut le faire grâce à des signaux posés au sol, à la manche à air et quand il n’y
en a pas… il regarde s’il y a des cheminées fumantes dans le coin ou dans
quelle direction penchent les arbres ! Généralement on traverse la
piste à une hauteur de 500 pieds au-dessus
de l’altitude du circuit, pour ne pas gêner le trafic. Il existe donc ici bel
et bien un hiatus entre la réglementation et la pratique… mais bon ce n’est pas
le seul !
J’ai prévu un temps de vol de croisière de 11
minutes pour atteindre EBNM. Pas le temps de chômer : il faut quitter la
fréquence radio de Charleroi, observer le paysage qui défile, jeter un coup d’œil
sur la carte, prendre un nouveau cap, surveiller l’altitude et déjà prendre
contact avec Namur Radio. Et voilà que Namur m’annonce que la piste en service
est la 24 et non pas la 06. Il va donc
tout falloir faire à l’envers alors que j’avais bien préparé mon approche pour
la 06. Je suis un peu bas alors que
l’aérodrome n’est plus bien loin. Mon instructeur l’a évidemment repéré, mais
il a l’habitude lui… et puis c’est pas évident d’identifier un terrain en
herbe entouré d’autres terrains en herbe !
Je sais que mon cap est bon, je ne devrais pas tarder à localiser la
piste. C’est chose faite… Il ne reste plus qu’à réussir l’approche pour la
nouvelle piste. Là je rame un peu parce qu’il faut agir vite, mais avec l’aide
de mon instructeur, je rentre dans le circuit. Et c’est à ce moment que je vois
tomber du ciel une dizaine de parachutistes… Pas vraiment de problème, les
distances sont respectées et ils n’atterrissent pas sur la piste, d’ailleurs le
largage avait été annoncé par radio.
En approche finale, je sors un deuxième cran
de flaps et vise le tout début de la piste. Si je ne réussi pas à me poser sur
le premier tiers, il faudra remettre les gaz à fond et avorter l’atterrissage.
Ce ne sera pas le cas. Une fois l’avion stationné, nous nous rendons au bureau
de piste pour payer la taxe d’atterrissage : 8,5 euros. Le responsable
accepte que nous fassions quelques touch and go avant de rentrer sur Charleroi.
Un vol super agréable et instructif. Je
comprends pourquoi j’aime voler.