dimanche 31 août 2014

Touch and goes solo

Le Piper 38, OO-VNI de Brussels Aviation School
Ce mois d'août a été pourri à un tel point que, chaque fois que je devais faire du solo, les conditions météo défavorables m'en ont empêché. En ce dernier jour du mois, la météo est toujours aussi capricieuse. Je me rends toutefois à Charleroi. Depuis octobre dernier je n'ai plus volé seul et il faut absolument que je m'y remette.

Mon instructeur considère que les conditions météo sont suffisantes compte tenu de mes capacités, il signe mon carnet de vol et m'autorise ainsi à voler seul. Je me dirige vers la plateforme 4 où se trouve le  Piper 38 immatriculé OO-VNI que je vais utiliser pour une série de décollages et atterrissages (touch and goes). Je mets le moteur en marche et le Sol me donne l'autorisation de faire les essais moteur avant de me diriger vers la piste. Les paramètres moteur sont OK et je suis autorisé à rouler jusqu'à l'entrée de la piste où je dois contacter la Tour. Je suis 3ème. Un avion de ligne en finale va se poser et un collègue décollera juste devant moi.

Mes écouteurs résonnent: "Oscar November India cleared to take off"… je relâche les freins, active le transpondeur, franchis la piste, m'aligne et mets les gaz au maximum: 30, 40 noeuds, 50, 60 noeuds, rotation et les roues se désolidarisent du sol. Le décollage est la manoeuvre que j'aime le moins. A peine ai-je gagné quelques pieds d'altitude que mon avion est secoué. Vraiment pas confortable. Il faut absolument que je maintienne les ailes horizontales et que je vole dans l'axe de la piste. Je sue et me dis que ce solo ne va pas être de tout repos. Je vire a gauche pour quitter l'axe de la piste tout en continuant à gagner de l'altitude jusqu'à 1500 pieds, où je stabilise l'appareil avant de rejoindre le circuit d'approche pour l'atterrissage. En vent arrière cela va mieux. Je m'annonce à la Tour et suis autorisé à faire un touch and go.

Mon approche n'est vraiment pas terrible. Il y a du vent de droite qui complique l'alignement sur l'axe de la piste  C'est sportif comme approche. Je ne suis plus très loin du seuil de piste et des rafales secouent mon petit Piper et moi dedans. Des pompes me font monter et puis redescendre aussi tôt. Je sue à grosse gouttes. Ma vitesse est suffisante, ce qui est un paramètre essentiel pour ne pas s'écraser. J'arrive enfin au seuil de piste plus ou moins correctement aligné mais cela secoue. Le contact avec le sol est viril. Je pourrais très bien en rester là mais je décide de redécoller et refaire un tour de piste. Il faut absolument que je renforce ma confiance en moi.

Je rentre les volets, remets les pleins gaz pour un nouveau tour de piste. Les conditions ne s'améliorent pas. Cela secoue toujours autant ou plus. Je vais donc interrompre la séance et me poser. Je sue pendant tout le circuit. En finale, cela bouge toujours autant et un 737 de Ryanair attend que je me pose pour pouvoir décoller. Je me demande ce que pensent les pilotes du 737 en voyant ce petit Piper lutter contre les rafales. Je me démène pour bien arriver dans l'axe de la piste, et surtout pour y rester… Cette fois l'atterrissage se fait en douceur et je garde bien le centre de la piste pendant le roulage. Je suis satisfait mais je crois qu'il est raisonnable d'en rester là pour aujourd'hui.

La séance de vol n'aura pas été très longue mais intense. Pas la peine d'aller au-delà de ses limites, le prix à payer c'est le crash. J'espère que la semaine prochaine la météo sera enfin plus clémente.

 

samedi 30 août 2014

Exercice 19: vol à visibilité réduite

Aujourd'hui j'étais parti pour réaliser une série de touch and goes en solo après un premier tour de piste avec mon instructeur à bord. Mais une fois de plus, la météo allait imposer ses caprices. Quelques instants après le décollage, le ciel, qui n'augurait déjà rien de bon au départ, se fait de plus en plus menaçant. Très vite, les conditions de visibilité se dégradent et la tour nous annonce une cellule dans l'axe de la piste (entendez une masse orageuse). Dans ces conditions, pas question que je sois autorisé à voler seul. Nous sommes d'ailleurs le seul avion en vol. Qu'à cela ne tienne, on transforme l'exercice en vol à visibilité réduite.

La formation de pilote privé inclut quelques heures de vol aux instruments car si un pilote non qualifié aux instruments se laisse entraîner dans les nuages, son temps moyen de survie avant la perte de contrôle n'est que de 3 minutes… oui seulement 3 minutes! D'où l'intérêt d'avoir au moins quelques notions de vol aux instruments.

Après le premier posé, je remets les gaz à fond et redécolle. En face de moi: une masse qui s'obscurcit au fur et à mesure que je monte et que je m'en approche. Je sens le stress monter, mais à une dose raisonnable. Il se transforme en fait en une concentration extrême. Ala masse nuageuse s'unit la buée sur le pare-brise. Je ne vois plus rien droit devant moi, mais avec mon instructeur André, toujours imperturbable, je me sens tout à fait en sécurité. L'exercice consiste désormais à garder le nez sur mes instruments de vol. J'essaie de jouer le jeu et de ne pas regarder sur le côté où la visibilité est acceptable. Pas évident de maintenir son assiette, la bonne altitude et d'amorcer un virage sans avoir la ligne d'horizon comme référence.

C'est une exercice impressionnant. Normalement on utilise des lunettes spéciales (des sortes d'oeillères) pour le réaliser, mais là j'ai la chance de le faire dans des conditions réelles  La tour nous informe que les conditions continuent de se dégrader. Je réalise une grande partie de l'approche sans rien voir, les yeux rivés sur les instruments et attentif aux indications que me donne mon instructeur. Nous allons faire un full stop. Je vire en finale mais tarde à voir les feux de la piste. Ma concentration est extrême, il faut que je sois bien aligné et sur la bonne pente. je dois aussi lutter contre le vent de travers. Je savoure l'intensité de cet exercice et réalise un bel atterrissage. A peine le moteur arrêté, l'orage décharge des litres de pluie. C'est trempés que nous regagnons le terminal. Le solo ce sera pour demain, peut-être...