samedi 30 août 2014

Exercice 19: vol à visibilité réduite

Aujourd'hui j'étais parti pour réaliser une série de touch and goes en solo après un premier tour de piste avec mon instructeur à bord. Mais une fois de plus, la météo allait imposer ses caprices. Quelques instants après le décollage, le ciel, qui n'augurait déjà rien de bon au départ, se fait de plus en plus menaçant. Très vite, les conditions de visibilité se dégradent et la tour nous annonce une cellule dans l'axe de la piste (entendez une masse orageuse). Dans ces conditions, pas question que je sois autorisé à voler seul. Nous sommes d'ailleurs le seul avion en vol. Qu'à cela ne tienne, on transforme l'exercice en vol à visibilité réduite.

La formation de pilote privé inclut quelques heures de vol aux instruments car si un pilote non qualifié aux instruments se laisse entraîner dans les nuages, son temps moyen de survie avant la perte de contrôle n'est que de 3 minutes… oui seulement 3 minutes! D'où l'intérêt d'avoir au moins quelques notions de vol aux instruments.

Après le premier posé, je remets les gaz à fond et redécolle. En face de moi: une masse qui s'obscurcit au fur et à mesure que je monte et que je m'en approche. Je sens le stress monter, mais à une dose raisonnable. Il se transforme en fait en une concentration extrême. Ala masse nuageuse s'unit la buée sur le pare-brise. Je ne vois plus rien droit devant moi, mais avec mon instructeur André, toujours imperturbable, je me sens tout à fait en sécurité. L'exercice consiste désormais à garder le nez sur mes instruments de vol. J'essaie de jouer le jeu et de ne pas regarder sur le côté où la visibilité est acceptable. Pas évident de maintenir son assiette, la bonne altitude et d'amorcer un virage sans avoir la ligne d'horizon comme référence.

C'est une exercice impressionnant. Normalement on utilise des lunettes spéciales (des sortes d'oeillères) pour le réaliser, mais là j'ai la chance de le faire dans des conditions réelles  La tour nous informe que les conditions continuent de se dégrader. Je réalise une grande partie de l'approche sans rien voir, les yeux rivés sur les instruments et attentif aux indications que me donne mon instructeur. Nous allons faire un full stop. Je vire en finale mais tarde à voir les feux de la piste. Ma concentration est extrême, il faut que je sois bien aligné et sur la bonne pente. je dois aussi lutter contre le vent de travers. Je savoure l'intensité de cet exercice et réalise un bel atterrissage. A peine le moteur arrêté, l'orage décharge des litres de pluie. C'est trempés que nous regagnons le terminal. Le solo ce sera pour demain, peut-être...

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