dimanche 8 septembre 2013

Premier Solo


J'en avais tellement entendu parler de ce premier solo, ce moment inoubliable dans la vie d'un pilote, que je l'attendais avec impatience mais aussi avec un certaine appréhension. 

Si j'avais secrètement espéré réaliser mon premier solo avant de partir en vacances, mon instructeur avait sagement décidé d'attendre encore un peu, mes arrondis n'étant pas encore systématiquement parfaits. Quand on sait que l'arrondi est le moment le plus délicat juste avant de toucher le sol, on comprend aisément qu'il est indispensable de bien en maîtriser la technique. Par contre je ne m'attendais absolument pas à ce que mon lâcher interviendrait après avoir passé plus d'un mois sans m'asseoir aux commandes. Le 8 septembre 2013, quelques jours après mon retour de vacances et donc après plus d'un mois un mois sans avoir volé, au terme de 2 touch and go impeccables en sa compagnie, mon instructeur Cedric m'informe que le circuit suivant je vais le réaliser tout seul. Le moment est donc venu. 

Les conditions météo sont naturellement impeccables et il n'y a pas trop de trafic commercial sur Charleroi à ce moment. 

Je dépose Cédric au pied de la TWR (tour de contrôle) et Charleroi Ground me donne l’autorisation de rouler jusqu’au point d'attente Sierra 4 et d’y contacter la TWR.  Je suis super concentré mais très serein. C’est grand un premier décollage seul aux commandes: entendre ce « cleared to take off » que l'on répète d'une voix de novice pour confirmer qu'on a bien reçu et compris l'instruction, pousser ensuite la manette des gaz au maximum en tenant le manche de la main gauche, les pieds exerçant sur les palonniers la pression requise pour ne pas quitter le centre de la piste. A 60 noeuds, la vitesse de rotation atteinte, une légère traction exercée sur le manche permet de désolidariser les roues de la piste.  Premier décollage seul à bord… Le pied.

Le premier solo est tellement court que j'ai à peine le temps d’en profiter mais je me sens bien dans ce petit Piper Tomahawk, qui répond au doux nom d'OOLIV. Je savoure ce moment unique, cette première fois. J'ai aussi conscience de la responsabilité qu'implique le fait de se trouver aux commandes d'un avion. Je dédie ce vol à E. Après un circuit et un atterrissage impeccables, je partage mes premières impressions avec mon instructeur, qui est excellent. Quel stress que ce doit être pour lui de lâcher ses élèves… et quel soulagement de les voir revenir sans casse! Je vais aussi remercier la TWR de Charleroi. C'est tellement agréable d'avoir affaire à des contrôleurs aériens sympas et indulgents avec les élèves pilotes.

Je suis sur un petit nuage et gonflé à bloc pour la suite de ma formation.