samedi 7 mars 2015

Mayday Mayday Mayday

Avion d'Harrison Ford après son atterrissage d'urgence
Au lendemain de l’accident d’avion d’Harrison Ford, alias Indiana Jones, l’importance de pratiquer des atterrissages d’urgence relève de l’évidence même. C’est justement cet exercice qui était prévu à mon programme de vol de ce samedi matin.

Avec mon instructeur Cédric nous avons donc décollé de Charleroi par la piste 25 pour nous diriger vers le sud et gagner un peu d’altitude afin d’effectuer l’entraînement aux pannes moteur.  

L’exercice est d’une simplicité extrême : tout à coup vous voyez la main de votre instructeur s’insinuer et s’approcher de la manette des gaz, et il coupe les gaz…  Il s’agit alors « tout simplement » de prendre la vitesse de meilleur plané (celle qui vous permet d’arriver le plus loin possible compte tenu de votre altitude), de localiser immédiatement à portée d’aile un terrain où vous devriez pouvoir vous poser sans trop de dégâts, c’est à dire sans habitations, sans usines, sans trafic, sans lignes téléphoniques ou électriques, sans antennes, sans pylônes, sans tours d'eau, sans éoliennes, sans arbres, sans relief, sans clôtures, sans vaches, sans chevaux, sans tracteurs, sans eau, etc… normalement une belle prairie devrait faire l’affaire ; s’il s’agit d’un champ labouré, évitez d’atterrir perpendiculairement aux sillons, le train d'atterrissage risquerait de ne pas apprécier. Et j’allais oublier, il faut que le terrain vous permette d’atterrir face au vent. Un jeu d’enfant…

 Une fois que vous avez repéré votre terrain, veillez à ne pas le perdre de vue (c’et très facile à faire), continuez à maintenir votre vitesse de meilleur plané, en effet, il vaut mieux être un peu trop haut que trop bas : sans moteur, on peut toujours descendre plus vite, remonter, c’est moins évident…  Faites un circuit comme si vous alliez atterrir sur un aérodrome ordinaire, et puis si vous avez le temps, essayez de redémarrer le moteur. 

Si le moteur ne démarre toujours pas, il est alors grand temps d’envoyer un Mayday, Mayday, Mayday par la radio. Si le stress ne vous a pas encore complètement submergé, il pourrait s’avérer utile de préciser au contrôle aérien le lieu ou vous prévoyez de vous crasher ainsi que le nombre de personnes à bord, ça c’est pour les ambulances…

En prévision d’un toucher viril, serrez bien votre ceinture de sécurité et harnais, déverrouillez les portes (il sera d’autant plus facile d’évacuer), éteignez tout ce qui risque de provoquer un incendie, et en finale, n'hésitez pas à piquer et sortir du flap si vous êtes encore trop haut.

Avec un peu de chance, vous aurez sauvé votre vie, celle de vos passagers et peut-être même que l’appareil n’aura subi que des dégâts minimes…